Depuis mon arrivée au Liban, l’été 2015, c’est la crise des poubelles comme on dit ici, mais attention, ce n’est pas aussi simple que le laisse paraître cette expression. C’est surtout une histoire de corruption, de gros sous, de magouilles politiques. Après la fermeture de différentes décharges dans le pays, le problème qui se pose n’est pas : Comment va-t-on traiter les déchets ? Mais, où va-t-on mettre les déchets ? Il semble inconcevable de traiter ses déchets.
Beyrouth, novembre 2016 © T.Magniez |
Sites d'implantation des 2 décharges © Googlemap |
Appels d’offres lancés, marchés remportés pour des sommes entre 100 et 145 millions de $, les engins de travaux publics se mettent au travail au début de l’été 2016. A cette même époque, l’équipe de Thalassa vient au Liban pour réaliser un reportage sur la pollution par les plastiques de la mer Méditerranée, je participe à la réalisation de ce reportage.
Durant l’été, quelques différends ont lieux sur ces deux décharges. Chaque problème se résout en prenant en otage les libanais : Quand un mouvement de protestation émerge, la réaction est rapide, les déchets ne sont plus ramassés entrainant rapidement la formation de monts de poubelles dans la ville. Dans un silence complet et de plus en plus résigné, les libanais voient régulièrement les montagnes de détritus se faire et se défaire dans leurs rues. Régulièrement, ces monts de déchets sont brulés dans la ville. Ce qui n’améliore pas la qualité de l’air qui est déjà très pollué.
Bande de pollution sur la côte devant Beyrouth © T.Magniez |
La gestion des déchets se fait actuellement de manière centralisée, les intérêts en jeux sont donc colossaux. La gestion de ces déchets, c’est une mine d’or ! Les sociétés privées se battent pour remporter les appels d’offres.