mercredi 9 novembre 2016

Les paysages du Liban

Je suis arrivé au Liban en septembre 2015, comme tout le monde, j'ai cherché à cerner, à comprendre le pays où j'allais m'installer, une unité, un peuple, une histoire...
J'ai très vite compris que je ne comprendrais pas !  Le Liban ne se comprend pas, il se vit.
De prime abord, dans certains quartiers de Beyrouth, avec ses immeubles, ses centres commerciaux, ses grands hôtels, ses grosses voitures, ses belles tenues, on a l'impression d'être en Europe, et d'autant plus que l'on peut y parler le français. Notre esprit fonctionne donc comme si nous étions à la maison dans notre environnement habituel.


Salon de l’hôtel Crowne Plaza, quartier Hamra, vue sur la ville et la mer © T.Magniez
C'est une mauvaise impression, le fonctionnement de cette société est très différent, nous n'avons pas vécu la même Histoire, ce ne sont pas les mêmes priorités, les mêmes valeurs, les mêmes points de vue, les mêmes logiques, les mêmes conduites. Ce pays est comme un beau gosse défiguré par de multiples cicatrices.
Il va falloir y mariner un moment pour espérer faire surface.

Vue de Beyrouth du haut de l'hôtel Hilton © T.Magniez
Les premiers mois, l'on m'a demandé un court métrage sur l'état du Liban, je suis donc parti mener l'enquête : de la ville à la campagne, des passants aux dirigeants, des usines aux décharges, j'ai questionné. 


Mon œil de photographe a cadré des scènes et des situations horribles qui m'ont parfois fait pleurer.
J'ai pleuré parce que j'étais tombé amoureux de ce pays, de ces gens, de ces contradictions, de ces histoires, j'ai ressenti du beau, du bon, de la vie, j'ai visité des paysages dans lesquels j'étais bien mais la dureté, l'état désastreux de l'environnement et des espaces publics, les dépotoirs, la non civilité, la cruauté me sont insupportables.

Ruisseau  sur une plage de Beyrouth © T.Magniez

Plage de plastique au sud de Beyrouth © T.Magniez
Accumulation de bouteilles sur une plage de la Costa Brava libanaise © T.Magniez
Le plus triste étant le fait que beaucoup de personnes vivant au Liban me déclaraient que le pays avait atteint un point de non-retour.
J'ai donc décidé de tenter de montrer le contraire et je suis reparti dans les beaux paysages que j'avais rencontrés pour les photographier. Des photographies porteuses d’espérance.

Les cèdres du Liban © T.Magniez
Montagne du Chouf © T.Magniez
Vous pouvez voir certaines de ces photographies sur la page facebook "paysages du Liban"


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